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Vente d’un domaine à 100 millions à Vandœuvres

Un marché du luxe à double vitesse : quand la réalité rattrape les prix affichés. Depuis plusieurs années, les propriétés de prestige en Suisse affichent des prix de plus en plus élevés, parfois décorrélés des réalités du marché. Si la demande reste forte dans la tranche des 5 à 30 millions, la situation est bien différente pour les biens qui dépassent 50 millions. Ces derniers se retrouvent souvent bloqués sur le marché pendant des mois, voire des années, faute d’acheteurs réellement intéressés à ces niveaux de prix. Ce phénomène s’explique par plusieurs facteurs : • Une clientèle ultra exigeante : Dans cette gamme de prix, les acheteurs potentiels ont le choix entre plusieurs destinations internationales offrant des biens d’exception. Genève et la Suisse romande sont en concurrence avec Londres, Paris, New York, Monaco ou Dubaï, où l’offre est plus variée et parfois plus attractive en termes de fiscalité. • Un manque de discrétion : Les transactions de prestige se concluent souvent en off-market, via des réseaux privés. Lorsqu’un bien est affiché publiquement à un prix astronomique, il perd de sa rareté et devient un sujet de curiosité plus qu’une opportunité réelle. Les acheteurs de cette gamme privilégient la confidentialité et les opportunités discrètes plutôt que les annonces ultramédiatisées. • Un contexte fiscal moins favorable : Autrefois perçue comme un refuge fiscal attractif, la Suisse fait aujourd’hui face à une concurrence accrue d’autres juridictions où les ultra riches peuvent structurer leurs investissements de manière plus avantageuse. La fiscalité sur la fortune, les impôts immobiliers et les droits de mutation peuvent représenter un coût significatif, freinant ainsi certaines transactions. Résultat ? De nombreuses propriétés de prestige restent figées sur le marché, faute d’acheteurs prêts à s’exposer à une telle dépense, notamment dans un contexte économique plus incertain où la liquidité prime.

Vente d’un domaine à 100 millions à Vandœuvres
Vente d’un domaine à 100 millions à Vandœuvres

100 millions pour un domaine : un prix justifié ou une pure spéculation ? La mise en vente d’un domaine à près de 100 millions à Vandœuvres soulève une question essentielle : est-ce réellement son prix de marché ou un chiffre gonflé par l’effet "prestige" ? Un prix peut être justifié par la rareté, la localisation et la qualité du bien, mais lorsque plusieurs propriétés stagnent au-delà de 50 millions, il est légitime de se demander si ces prix ne sont pas purement théoriques. Quelques éléments de réflexion : • Une rareté surestimée ? On parle souvent de l’exclusivité et du caractère unique de ces biens, mais quel intérêt si ces propriétés restent visibles sur le marché pendant des années ? Un bien réellement rare ne devrait pas avoir besoin de longs mois pour se vendre. • Un contexte moins favorable aux grandes transactions ? Avec l’évolution des stratégies patrimoniales des grandes fortunes, de nombreux acheteurs préfèrent diversifier leurs investissements plutôt que de placer 100 millions dans une seule propriété. L’immobilier reste un actif stable, mais à ces niveaux de prix, les alternatives financières et immobilières sont nombreuses. • Une correction inévitable ? Dans les transactions récentes sur des biens affichés à plus de 50 millions, les acheteurs négocient souvent des baisses importantes. Cela montre que les prix demandés ne sont pas toujours en phase avec la demande réelle et que le marché du très haut de gamme pourrait être en train de se réajuster. Si les biens entre 5 et 30 millions continuent de se vendre, ceux au-delà de 50 millions peinent à trouver preneur. Il devient alors crucial pour les vendeurs et les intermédiaires du secteur de revoir leur approche, en proposant une valorisation plus réaliste et des stratégies de commercialisation adaptées à un marché de plus en plus exigeant.

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